- Persoon
- 1925-2013
L’Association Prix « Femme exilée, Femme engagée » a été fondée en 2001 à Genève dans le but de rendre visible les parcours de femmes exilées et engagées, susciter le débat public et contribuer à changer le regard négatif porté sur les personnes en exil. Ce faisant elle œuvre aussi pour renforcer les réseaux de solidarité entre ces femmes. Le prix a été décerné à 132 femmes, originaires de 43 pays entre 2002 et 2012. Cette année-là, les buts sont confirmés et une réflexion est ouverte pour la recherche d'une nouvelle formule pour poursuivre ce travail.
Alba Viotto fonde cette association pour encourager ces femmes à « s’affirmer, s’exprimer en leur propre nom, expliquer les raisons de leur présence parmi nous, se positionner (…) », inspirée par ses rencontres avec les femmes du groupe Réseau interculturel d’échanges de savoirs pour les femmes (Resi-F) de F-Information et un projet similaire du Sommet mondial des femmes. Ce prix a récompensé des femmes quel que soit leur statut légal, s’étant distinguées par leur courage et leur persévérance, leur capacité de surmonter de manière constructive les difficultés liées à l’exil forcé, leur solidarité envers les autres ou encore leur créativité dans leur pays d’origine ou en suisse romande. Il a également récompensé des associations. Durant l’année, le bureau du prix et les membres du comité encourageaient la rencontre entre lauréates des différentes années, leur participation à différentes activités publiques et leur apportaient du soutien dans leurs projets.
Au fil des années, différentes évolutions interviennent dans le fonctionnement de l’association. Une fois le projet lancé, le secrétariat est d'abord assumé par F-information, puis l’adresse de contact du bureau du prix devient celle d’Alba Viotto autour de 2005-2006. La première édition décerne une statuette à chaque lauréate et un prix de 1000.-. A partir de la deuxième édition, il est décidé de ne plus décerner de prix en argent ; après un premier processus d’interview des candidates, toutes les lauréates retenues reçoivent un diplôme honorifique et une statuette en bronze de l’artiste Maria Elena Cornejo Klappenbach. A partir de 2006, chaque lauréate est présentée par une « marraine symbolique » qui a pour tâche de soutenir et présenter la lauréate lors de la cérémonie annuelle. Cette marraine doit être « engagée et solidaire », l'idée étant de permettre au Prix de progresser vers l'objectif « d’une rebelle [sic] intégration de la population migrante ». La cérémonie annuelle s'est tenue la plupart des années dans un salon de l'Hôtel municipal au Palais Eynard, mis à disposition par la Ville de Genève. Des personnalités politiques locales et nationales y étaient conviées. A partir de 2009, des « prix d’honneur » sont décernés à des personnalités suisses luttant pour la défense des droits fondamentaux. En 2010, cette association donne naissance à une autre, l’Association des lauréates du prix Femme exilée Femme engagée (LAFEE).
Description élaborée sur la base des procès-verbaux, de la correspondance et des publications de l’association et d’après les renseignements pris auprès d’anciennes membres du comité, Chokoufeh Samii et Maryelle Budry.